LES REBECCAS soutient l’action des services d’éducation bilingue, partout en France, localement en Île de France :
Nous pensons qu’il y a urgence à agir, car de nombreux enfants sourds sont actuellement en danger, partout en France.
Ce que nous voulons, pour l’éducation des jeunes sourds
L’éducation est un droit, pour les enfants sourds au même titre que pour les enfants entendants, selon les mêmes modalités. L’éducation nationale, l’université, la formation professionnelle doivent accueillir les sourds.
L’accès à l’ensemble des contenus éducatifs doit être possible via la Langue des Signes, dans toutes les situations géographiques et économiques.
La présence de locuteurs en Langue des Signes dans les structures éducatives soit via la présence d’enseignants sourds, soit via la présence de traducteurs en Langue des Signes, pour que le message puisse passer par la voie directe en LSF à destination du public sourd.
Une meilleure prise en compte de la difficulté des sourds vis à vis de la Langue Française écrite, ce qui est trop souvent un point de blocage dans la continuité des études :
- possibilité de mise ne place d’une pédagogie spécifique éventuellement non traditionnelle ( accès par le sens, mode visuel, etc….)
- acceptation d’un éventuel décalage dans les âges scolaires
La création de structures d’éducation bilingues dans toutes les régions. Nous considérons comme bilingues les solutions plaçant la Langue des Signes au même niveau que la Langue Française, ce qui implique notamment l’apprentissage de la Langue des Signes pour elle-même.
La possibilité d’apprentissage de la langue des Signes, notamment pour ceux qui accueillent des sourds. Le remboursement intégral de l’apprentissage de la Langue des Signes pour les familles d’enfants sourds.
Une information honnête et complète dans les lieux qui traitent de la thérapeutique autour de l’audition.
L’accès à l’information, notamment télévisuelle, via le sous-titrage de tous les programmes aux heures de grande écoute.
La reconnaissance officielle de la Langue des Signes et sa prise en compte dans les services publics.
Ce que nous refusons, pour l’éducation des jeunes sourds
L’intégration « sauvage », synonyme de privation de langage pour les jeunes sourds. Les enfants sourds doivent être scolarisés dans un contexte linguistique bilingue riche.
L’implant cochléaire automatique, sans information sur la réalité sociale et culturelle inhérent au milieu sourd, sans présentation d’une alternative bilingue/biculturelle.
La Langue des Signes au rabais, (français signé, gestualité signifiante, mode visio-gestuel et autre charabia d’entendant) trop souvent présente dans les lieux éducatifs proposés aux sourds.
Les prestations d’accompagnement incomplètes sur les lieux de formation :
- En milieu scolaire, quelques heures par semaine, souvent consacrées exclusivement au domaine médical ou para médical (orthophonie)
- En milieu professionnel ou pré-professionnel, la limitation à 212 heures par an fixée arbitrairement par l’AGEFIPH
Le dénigrement systématique de la culture sourde telle que la pratiquent de nombreux « faux-professionnels » de la surdité (en fait, professionnels de la récupération auditive) et lieux éducatifs destinés aux sourds.
L’acharnement thérapeutique vers l’oral et la récupération auditive, qui prive de nombreux sourds de l’accès aux connaissances, et leur imposent une dévalorisation constante d’eux-mêmes : individu sourd = individu sous-entendant
L’opacité du projet éducatif proposé aux des familles d’enfants sourds, tant en terme d’information que de possibilité de discussion et d’aménagement de ce projet. Non aux projets attrape-tout : oral, langue des signes, orthophonie, LPC, où on fait tout, mais tout mal……et où l’enfant ne peut se reconnaître en rien…..
La médiocrité globale des filières spécialisées à destination du public sourd. Provoquant interdiction de fait pour les sourds d’accéder à des carrières valorisantes, et le cantonnement dans des filières issues du passé…… Menuiserie pour les garçons et Couture pour les filles….
L’impossibilité actuelle faite aux sourds d’accéder à un véritable statut d’enseignant. Enseignant EN Langue des Signes, et pas seulement enseignant DE Langue des Signes
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